Le jardin des rochers
Parc clairière de 5000 m2 à Barbizon (77)
Pour un impressionniste de peindre de la nature n’est pas de peindre le sujet, mais de réaliser des sensations.
Le jardin des rochers
Parc de 5 000 m2 en Seine-et-Marne
La demande
Au milieu d’une clairière en friche, fouillis inextricable d’arbres et des ronces, le commanditaire architecte de métier démarrait la rénovation de la bâtisse avec le projet d’y passer des weekends hors de l’agitée capitale, dans le calme et la beauté sauvage de la forêt.
Il aimerait y raviver ces souvenirs de feu de camps et que s’y exprime et s’y déploies cette lumière locale si convoitée par les impressionnistes.
Quelques fleurs près de la maison, un Jakuzzi pour la détente et un tableau changeant au fil des saisons.
Un terrain de foot est intégré un peu à l’écart des plantes et tableaux plus délicats.
Les sources d’inspiration
La forêt alentour, si intimement liée au jardin, laissant filtrer les rayons de lumières sur les mousses, les bruyères et les feuilles.
Les rochers de Barbizon, si particuliers qui invitent à la rêverie d’un bestiaire imaginaire. La texture de ces roches me fait penser à la peau craquelée d’un éléphant.
Les hêtres centenaires aux troncs élancés dont l’écorce fine sur un bois veiné me fait penser à la peau fine d’un cheval.
L’histoire longue des lieux que nous transmettent des vieux chênes mais aussi le passage des impressionnistes, ces paysagistes de la lumière qui ont posé leur pinceau de légende à Barbizon.
De l’intention à la création
Pour répondre à des lieux déjà bien affirmés, il fallut faire des choix tout aussi affirmés pour créer un lieu équilibré.
J’ai ainsi orchestré à l’entrée une sculpture d’ifs monumentale, relativement basse d’environ 30 mètres de long sur 1.5 mètre de haut.
Elle évoque les rochers de Fontainebleau et contraste par son horizontalité avec la pinède aux troncs oranges et élancés en arrière-plan.
Au premier plan de ce rocher vert, une prairie naturelle offre un second contraste d’une autre nature entre le fixe et le mouvement.
Entre la pinède et la maison, un espace convivial et d’accueil est matérialisé par de véritables roches spécialement choisies dans une carrière proche et servant de bancs autour du Brasero enterré, retranscrivant ainsi l’esprit ≪ feu de camp ≫.
Le parc est travaillé comme une succession de tableaux changeant à chaque saison en ton de banc, puis de rose, de vert ou encore de fauve, à chaque fois avec une dominante et une harmonie recherchée.
Les petits sentiers rustiques et secondaire sont autant d’invitations à la promenade et à une immersion au jardin. Les îlots de Bruyères sont rassemblés à l’Est pour offrir un feu d’artifice de couleurs lors des matins d’hivers. La fontaine de pierre offre une fraicheur bienfaitrice lors des journées d’été.
Le projet (suivi)
La première étape consista en une sélection des végétaux conservés ou supprimés.
Je vis souvent cette opération comme des cadeaux que je déballe, découvrant progressivement les structures atypiques de vieux arbustes oubliés qu’une taille adaptée mettra en valeurs.
Un un thuya rampant atteignait sans doute les 100 m2 et mangeait la maison aspirant avec lui toute lumière. Il fût dessouché.
Deux charmes presque centenaires furent transplantés à une distance plus adaptée des baies vitrés.
Dans un deuxième temps, Bruno Decelle, élagueur de talent est venue avec ces équipes pendant un mois et demi pour faire revivre les arbres, par une taille douce et silencieuse.
Cette opération, cruciale pour la réussite du projet, permis de retrouver une lumière douce au pied des arbres tout en leur assurant un avenir sain.
Une étape originale fût la sélection de roches dans la carrière voisine pour faire entrer sur la parcelle l’ambiance mystérieuse que dessine les roches de fontainebleau. Le placement délicat de ses roches étudié sous tous les angles fût un exercice d’observation fort intéressant ; l’objectif étant de laisser à penser que ces roches étaient déjà là à l’époque ou la mer recouvrait ce sol sableux.
Les arbres et arbustes, furent plantés en petites tailles mais en grand nombres de manières à peindre un tableau différent chaque mois de l’année.
L’arrosage automatique, utile surtout pour les premières années et pour les zones engazonnées est toujours découpé en de nombreux réseaux de manières à en permettre une gestion précise.
Résultat et témoignages
La première année, les plantes vivaces situées près de la maison nous offrirent un spectacle de couleurs et de floraison qui nous permis de patienter en attendant le développement des arbustes.
J’ai été surpris par la rapidité de croissances des Aubépines Phaeropyrum qui croisèrent de 2 mètres en une saison.
Par contre les If mirent plus de temps que prévus à s’installer à cause d’un problème d’arrosage.
Il est en projet de simplifier certaines parties du jardin pour en limiter l’entretien en regroupant notamment les bruyères en un seul groupe et en limitant la surface de plantes vivaces, les arbustes jouant maintenant leur rôle.
Ce jardin est une véritable bulle d’évasion à une heure de Paris, réveillant pour certain des souvenirs de veillée en forêt et pour d’autre d’éléphants et de chevaux….de roches
Quelques belles plantes
Crataegus phaeropyrum / Rhododendron mucronulatum / Cornus contreversa Pagoda / Larix kaempferi pendula / Taxus baccata / Erica Veichii exeter / Pinus wallichiana / Euonymus Oxyphillus / Prunus yedonensis / Prunus Incisa the Bride
Si vous avez un projet, je serai heureux d’en parler avec vous.