Balcon de 100 m2 Paris 7 , Siège d’une société

Quelques mois avant son déménagement, cette société, pour qui nous travaillions déjà, évoqua avec nous l’aménagement de la terrasse de ses futurs bureaux. Elle souhaitait un design épuré et évoquant l’Italie de la maison-mère.
Cet espace tout en longueur d’une centaine de mètres carrés devait également concilier les fonctions de repas pour le midi, de réception sur l’espace centrale et d’attente et de détente sur la dernière zone.

Après avoir étudié diverses options, l’idée d’une terrasse « puzzle » s’est imposée, un aménagement modulable offrant la possibilité de cloisonner et décloisonner l’espace au gré des besoins, à l’aide de jardinières sur roulettes, imbriquées au tracé.
La terrasse est traversée dans sa longueur par une vague ondulante dessinée sur un platelage en bois composit filant à travers de subtils changements de niveaux.
De cette architecture jaillit une nuée de Cyprès d’Italie de toutes tailles qui se démultiplient à l’infini dans un double miroir monumental placé en perspective de la composition.
En opposition, au pied des Cyprès, nous retrouvons les coussins prostrés et argentés typiques des paysages de garrigues matérialisés ici par des Santolines, Helichrysum et autres thyms.
Les buis apportent un peu de fraîcheur à cet environnement aride et les lentisques étirent le spectacle en apportant du relief et des couleurs automnales.
Dans cette ambiance forte, une ponctuation de rouge permet de faire vibrer et vivre l’ensemble. Ainsi, la longue floraison pourpre des Clematis Mme Corevon contraste en pointillé avec les argents, elle est appuyée par les fleurs papier de soie du Lilas des Indes à la fin de l’été.
Des ouvertures sont ménagées dans les claustras blancs pour parcourir du regard les toits en zinc de Paris, mais, s’il ferme les yeux, les senteurs des Thyms, Santolines, Hélychrises et faux-jasmins téléporte le visiteur dans le fief de Michel Ange et Petrarque.

L’étage supérieur, nid douillet dans l’intimité de la chambre fait dévaler ses grappes de glycine comme un nouveau rideau. Le charme désuet des pots de terres, variés en taille et en forme, propose un jardin tout personnel. Ici les argents contrastent avec les pourpres et les intensités varient au cours de l’année.

Enfin, perché au dernier étage, un espace ouvert, tel un pont de bateau, domine le large urbain dans la douceur des herbes et des lavis d’écumes bleus.
Une paroi végétale verticale, répond à une végétation semblant sortir spontanément du sable.
Ce solarium, bercé par les vents d’été, simple et apaisant, invite à au repos ; il ne reste plus qu’à imaginer le clapotis des vagues.

Le projet (suivi)

La technicité d’un tel projet oblige une précision intransigeante aussi bien au niveau des plans que de la réalisation.
A titre d’exemple, les jardinières et éléments de menuiseries aluminium n’avaient pas été livrés aux cotations prévues par nos plans de fabrication et nous dûmes faire intervenir un ferronnier pour les ajuster et les modifier directement sur place.
Ce fut encore un beau challenge que de mener à bien ce projet.

J’ai eu la chance de suivre l’évolution de ce jardin de près durant ces premières années et ce fût un plaisir de voir s’installer les plantes grimpantes et les plantes couvre-sol. Les coussins retombant aujourd’hui sur les jardinières adoucissent la présence du métal et nous plongent d’autant plus dans un univers vivant tout en rondeur.