Le jardin du Parthénon

Parc méditerranéen de 1 hectare

Au-dessus de moi, un grenadier laissait pendre les boutons de ses fleurs, clos et côtelés comme de petits poings fermés qui contiendraient tout l’espoir du printemps. Il y avait du romarin derrière moi et j’en percevais seulement le parfum d’alcool. Des collines s’encadraient entre les arbres et, plus loin encore, un liséré de mer au-dessus duquel le ciel, comme une voile en panne, reposait de toute sa tendresse.

Le jardin du Parthénon

Parc méditerranéen de 1 hectare

La demande

Créer un jardin oasis sur une parcelle de Méditerranée ; représenter une vision idéalisée de l’Eden, bulle de fraîcheur dans un environnement aride.
Les propriétaires souhaitaient créer plusieurs jardins à thème dont un jardin anglais et un jardin exotique tout en dessinant une trame cohérente et fluide.
L’espace à aménager résultait de la fusion de deux parcelles séparées par des haies de thuyas et de bambous. Elles ne possédaient pas de véritable jardin mais étaient le fruit d’une accumulation de tentatives pour masquer les vis-à-vis, cachant malencontreusement la vue sur la mer par la même occasion.
La dominante bitumée et bétonnée méritait une renaturation à la hauteur du cadre exceptionnel et du très haut potentiel paysager des lieux.

Les sources d’inspiration

Une vue sublime préservée de toute construction malheureuse sur la mer Méditerranée.
La colline à la végétation verte et argentée, parsemée de toits rouges et plongeant vers l’azur.
De vieilles pierres, des éléments de portails et de vieux murs dispersés sur la parcelle.

De l’intention à la création

sTout d’abord, il a fallu comprendre et accorder le mouvement global du paysage. Le dénivelé, artificiellement homogène, apportait une géométrie intrusive dans cet environnement. J’ai donc travaillé le relief pour l’inscrire dans le modelé naturel du terrain.
J’ai ensuite déplacé la route initialement coincée sur le côté menant à la bastide pour l’introduire au cœur du jardin et ainsi favoriser une immersion immédiate.
Les vis-à-vis ont été masqués par des arbres, rappels de ceux déjà présents, disposés avec précision pour leur donner un aspect aléatoire se fondant dans la colline.
Puis nous avons créé plusieurs jardins, comme autant de pièces extérieures.
Ainsi, sur le tiers bas, l’alternance des compressions trapues et des végétaux flous, mouvants et bleus, s’écoule en vagues vers la mer. Cette composition est particulièrement spectaculaire lors de la floraison indigo monumentale des vipérines.
La partie intermédiaire du parc accueille un jardin d’inspiration anglaise. Cette succession de chambres intimistes s’ouvrent ça et là sur des vues spectaculaires ou des détails remarquables.
Puis, au détour d’un sentier, le jardin exotique nous surprend avec ces feuillages gigantesques et ses contrastes de pourpre.
Ailleurs, un gazon de zoysia moutonneux plonge vers le terrain de pétanque; là un tapis de thym cerclé de cyprès d’Italie offre une nouvelle pièce végétale aux parfums relevés.
Puis, après avoir gravi quelques marches, une garrigue jardinée, posée sur des restanques ocres à demi ruinées, offre au promeneur un condensé sauvage de Méditerranée. Ces murs de pierre sèches dessinent des lignes rouilles et offrent un fond contrasté aux verts et aux argents.
Tout en haut du terrain, dominant la Grande Bleue, s’érige le Parthénon, gardien du jardin. C’est une vaste construction de colonnes de pierres, surplombée de glycines, de vignes et de jasmins. C’est un théâtre offrant à la vue un paysage grandiose.

 

La mise en œuvre

Le client avait des contraintes de planning importantes. Le délai de réalisation très court nous fit donc opter pour une méthode de conception « agile ».
Le jardin fut dessiné dans ses grandes lignes sur la base d’une analyse paysagère, d’un concept général fort et d’une palette végétale travaillée. Il fut ensuite façonné et ajusté in situ avec les équipes d’artisans.
Le challenge de réaliser un jardin important et complexe en une saison fut relevé grâce à des équipes de réalisation exceptionnelles et à une grande liberté de travail.
Ainsi, je traçai les éléments du jardin directement sur place et, accompagné du maître d’ouvrage, nous allions chercher au fur et à mesure les spécimens de végétaux les plus pertinents dans les pépinières locales.
Les murets furent construits avec les pierres ramassées sur place ; le Parthénon, par exemple, est issu de la récupération des blocs d’un ancien portail et de son mur.
Trois mois après le démarrage, d’une friche disparate naissait une oasis paradisiaque, ancrée dans un paysage spectaculaire ; elle semblait déjà avoir 30 ans.

Résultat et témoignages

J’ai, aujourd’hui, toujours beaucoup de plaisir à visiter régulièrement ce jardin et à échanger avec les propriétaires et les jardiniers.
En 3 ans, les végétaux se sont bien installés. Certaines parties du terrain ont dues être drainées pour absorber les pluies d’orage et nous avons complété les creux de floraisons de la fin d’été en intégrant notamment des sauges et des Thulbagias. Les tailles de transparence et de densification permettent de garder l’équilibre et de préserver les perspectives sans créer de jardin strict.
Se promener dans le jardin du Parthénon s’apparente à une méditation polysensorielle, à une invitation à la contemplation et à l’imagination.

Quelques belles plantes

Alocasia / Artemisia schmidtiana Nana / Avocatier / Ceratostigma / Cupressus sempervirens Stricta / Echium fastuosum / Gingembre / Kumkwat / Olea cyperino / Olea europea / Olea sylvestris / Orangers / Pistachia lentiscus / Pittosporum tobira Nana / Punica granata / Rosier Fée des Neiges / Schinus molle / Salvia Amystad / Thyms divers / Westringa fruticosa

 

Si vous avez un projet, je serai heureux d’en parler avec vous.