Un condensé de nature méditerranéenne

Parc paysager sur 10 ha à San Llorenc – Minorque – îles Baléares

la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la
lumière à gros bouillons dans les amas de pierres 

Nature méditerranéenne

Parc paysager à Minorque

La demande

Cet ecolodge est installé dans une ancienne Finca du 19e siècle sur l’île de Minorque de l’archipel des Baléares. L’hôtel conserve un esprit de maison de vacances d’artistes incrustée dans son paysage natu-rel.
Les propriétaires souhaitent aménager les abords d’un ensemble de bâtiments comprenant quarante trois chambres, un restaurant et un espace bien-être.
Sur les trente hectares que compte la propriété, une dizaine est aménagée en jardin naturel. Le reste est dévolu à l’activité agricole. Huit piscines privées et une grande piscine commune sont à intégrer dans le paysage sans le dénaturer.

Les sources d’inspiration

Un chemin de pierre traversant les oliveraies et le maquis qui se termine en impasse sur un ensemble d’authentiques bâtiments minorquins.
Une atmosphère chargée du parfum des genévriers, des thyms, des embruns et gorgée de soleil et de lumière.
Des pierres affleurantes qui s’élancent et se transforment en murs de pierres sèches qui balisent le paysage entre nature et culture.

De l’intention à la création

Bienvenue dans les jardins du bout du monde. Ici, loin des villes et de la vitesse, on a la sensation que la route s’arrête – comme le dernier témoin de l’empreinte humaine, et que la vie est dictée par la nature. Les maisons minorquines, bijoux de raffinement et d’histoire semblent flotter délicatement sur la gar-rigue. La piscine, oasis de fraîcheur, reflète la Méditerranée qui repousse l’horizon à l’infini entre les bosquets de pins d’Alep. Dans ce grand paysage ouvert, les coussins argentés formés par les arbustes trapus contrastent avec toutes les nuances de vert de la végétation depuis les plus sombres jusqu’au plus frais. Des jeux de lumières et d’ombres naissent de ces formes et de ces textures. Ils sont réguliè-rement interrompus par des murs de pierres sèches, typiques de l’île. Ces lignes de pierre sont un repère rassurant dans l’environnement sauvage. Ils structurent et composent le paysage à la manière d’un tableau mi-cubiste, mi-impressionniste. Ils sont aussi le témoignage d’un savoir-faire ancestral, conser-vé précieusement par les Minorquins.
En complément de cette composition, comme un clin d’œil à l’activité agricole de San Llorenc, des Ampelodesmos, graminées emblématiques des lieux, sont alignés comme les sillons d’une charrue. L’évocation de l’agriculture avec une plante spontanée synthétise la volonté de trouver ici un équilibre entre intervention de l’homme et action de la nature. Le site de San Llorenc est un condensé de nature et de culture. C’est un authentique havre de paix qui affole sens.

 

 

 

La mise en oeuvre 

« Lorsque je suis arrivé il n’y avait que de la terre battue sur les abords des bâtiments et sur la surface traitée, » se souvient Alexandre Tonnerre. Les multiples engins nécessaires à la construction-restauration de ce véritable petit village avait effacé la végétation. Seuls quelques grands pins dissémi-nés dans le terrain survivaient. L’intervention a donc consisté à réparer l’espace.

Je conserve un souvenir magnifique des réunions de chantier menées tantôt en anglais tantôt en espa-gnol à l’intérieur de conteneurs poussiéreux et surchauffés et rythmées par la musique des ventilateurs. Merci à l’ombre bienfaitrice des quelques pins existants lors des journées caniculaires.
J’ai également un souvenir ému de notre recherche en pépinières de ces chênes, de ces caroubiers et de ces oliviers sauvages à la silhouette si tourmentée qu’on les croirait aujourd’hui nés dans ce paysage il y a 50 ans.
Que dire enfin du réconfort des soirées minorquines, calmes, devant un plat de calamars entouré de centaines de chèvres venues admirer avec moi le coucher du soleil.

Résultat et témoignages

Trois ans après l’intervention, les plantations ont effacé les traces du chantier. Les floraisons bleu in-tense et spectaculaires des vipérines rivalisent dans le temps avec celles jaune- anis des Euphorbes.
Les sauges terminent la saison. Elles sont accompagnées de ponctuations d’herbes géantes (Ampelodesmos). Une grande partie des plantes utilisées dans ce jardin est indigène de Minorque. Elles contribuent à l’intégration du site dans l’écosystème.

Quelques belles plantes

Ceratonia siliqua / Olivier sauvage (Olea sylvestris) / Leucophyllum lutescens / Erica arborea / Euphorbia dendroides / Teucrium capitatum / Rosmarinus officinalis var. palaui / Helichrysum stoechas / Pistachia lentiscus

 

Si vous avez un projet, je serai heureux d’en parler avec vous.