Jardin de ville 600 m² à Sèvres (Hauts-de-Seine)

Une famille nous contacta pour concevoir et réaliser un jardin d’environ 600 m². La propriété avait été inoccupée pendant de nombreuses années et la végétation avait repris ses droits sur une grande partie du terrain.
La dimension créative du projet était primordiale, les propriétaires nous ont donc accordé une grande liberté de conception.
Toutefois, pour rejoindre la maison, le jardin allait être traversé quotidiennement ; il se devait donc de renouveler ses charmes tout au long de l’année.

ous avons pris le parti d’un aménagement contrasté entre spontanéité et rigueur.

La palette végétale exprime pleinement ce thème composite grâce à l’utilisation recherchée de topiaires de charmes mêlées à de souples et gracieuses graminées jouant avec la lumière. La répartition dissymétrique mais répétée des végétaux évoque ce que l’on observe dans la nature.
Les vivaces et arbustes déclinent couleurs, textures et surprises tout au long de l’année avec une succession de camaïeux : rose-bleu en automne, jaune-rose en été, jaune en hiver et rose-blanc au printemps.
L’azur de la maison se reflète en écho nuancé dans les allées de gravillons et, plus franchement, à travers l’utilisation de billes de verre bleues autour du bassin et, dans son prolongement, par la création d’un rectangle à même le sol. Cette composition relie le jardin dans toute sa longueur et, selon les points de vue, crée un trompe-l’œil allongeant artificiellement le bassin.
Enfin, un éclairage scénique crée un deuxième jardin qui se couvre le soir venu, d’un léger voile nocturne, doux et mystérieux. 

La mise en œuvre

La première étape consista à supprimer le superflu en retirant les plantes invasives, élaguant les arbres trop lourds et arrachant les vieilles haies de thuyas. Dans cette phase de nettoyage d’apparence brute, le regard aiguisé du paysagiste revêt toute son importance. Il aide le jardinier à prendre du recul lorsque la friche dévoile ses secrets. Il oriente l’intensité de la taille, décide d’ouvrir ou de fermer une vue, en ayant toujours en tête l’intention globale du projet. C’est ainsi que renaquit un magnifique catalpa au tronc sensuellement courbe, une fois libéré de ses branches sénescentes et d’un vieux sureau étouffant.
Notre travail se concentra ensuite sur le modelage du terrain en paliers pour établir un confort de marche et donner structure et force au relief.
Comme à mon habitude je plaçai moi-même les végétaux sur place ce qui permettait de faire quelques adaptations par rapport au plan et d’affiner encore la composition végétale.

J’éprouve une affection particulière à l’égard de ce jardin, un des tous premiers que j’ai conçu au sein d’Opus Paysage et que je suis maintenant depuis plus de 10 ans. Certaines plantes furent ajoutées, d’autres déplacées pour préserver l’équilibre global du jardin. Au cours de la 4ème année, nous avons ajouté un jardin potager pour le plus grand plaisir des repas et découvertes gustatives.
Aujourd’hui, le jardin se vit comme autant d’ambiances dans lesquelles chaque membre de la famille peut se plonger que ce soit pendant les journées ensoleillées de l’été, durant les doux matins d’hiver ou au cours de certaines nuits où l’ambiance ombre-lumière invite à l’apaisement.