Parc privé de 4.000 m² à Paris

Le maître d’ouvrage, promoteur immobilier souhaitait séparer un parc en deux jardins distincts de style classique, faisant écho au splendide hôtel particulier du XIXème siècle.
Bâtiment situé en secteur protégé, une réflexion sur le patrimoine arboré s’avéra également nécessaire avec la mise en place d’un plan de gestion des arbres en concertation avec les institutions.

Ce parc d’exception au cœur de Paris joue avec les codes du classicisme et de l’architecture du XIXème siècle.Des allées ondulent à travers le parc invitant à la promenade dans la plus pure tradition des jardins paysagers. De chaque côté du chemin, le travail s’est concentré sur la recherche de texture et de couleurs pour amplifier les contrastes entre les zones d’ombre et de lumière.Mêlant simplicité et douceur, la promenade débouche çà et là sur une vasque finement ciselée ou sur une intrigante Vénus. Les percées visuelles, inattendues, focalisent le regard sur un arbre majestueux ou un détail d’architecture. Sous les ifs, grandit à travers les racines denses de ces grands arbres, une végétation de fougères, d’euphorbes ou encore de Ligustrum rotundiflia et autres cornouillers de collections. Ils formalisent ainsi la séparation physique entre les deux jardins sans créer d’obstacle visuel net. Les végétaux, sélectionnés notamment pour leur intérêt saisonnier composent un tableau harmonieux changeant au gré des saisons :

• Au mois de juin les Hydrangea Annabelle et les cornouillers argentés illuminent le parc de leur blancheur.
• En automne, la déclinaison des fleurs et des feuillages jaunes, rouges, pourpres, orange s’embrase dans un tableau fauve.
• L’hiver est l’occasion de sortir des salons pour humer le parfum des chèvrefeuilles, des Prunus,… et se laisser surprendre par l’apparition de tapis de Cyclamens, de perce-neige et autres bulbes précoces. Les floraisons blanches et roses se succèdent alors jusqu’à l’arrivée des euphorbes et des myosotis printaniers.

La mise en œuvre

Ce projet a été réalisé en 2009. Nous avons commencé en faisant appel à l’arboriste Bruno Decelle pour réaliser l’important travail d’élagage, important par son ampleur et par son impact. Grâce à lui, le parc a pu retrouver une belle lumière filtrée sous les houppiers des grands arbres.

Ensuite, l’entreprise de maçonnerie a installé les bordures en acier et les allées de graviers posées sur des « nids d’abeilles ». Les bordures en acier stabilisent le dessin du jardin en délimitant de façon nette les allées et facilitent ainsi leur entretien au cours du temps. Les plaques alvéolaires « nids d’abeilles » permettent un accès aisé aux personnes à mobilité réduite et un meilleur confort de marche.

Pour s’assurer d’une bonne reprise des végétaux, nous avons fait réaliser les plantations en deux temps (arbres et arbustes pendant l’hiver ; vivaces au printemps).

Aujourd’hui âgé de plus de 10 ans, le parc s’entretient aisément.
Les arbres et arbustes sont arrivés à maturité, les volumes ont atteint leur équilibre. La Vénus continue de se promener dans le parc, au gré des envies.
Les jardins sont tellement plaisants qu’un jour, des corneilles ont décidé d’y élire domicile. Elles se délectaient des nombreux vers trouvés sous terre mais lacéraient le gazon par la même occasion. Comptant sur leur excellente mémoire collective, un effaroucheur accompagné de ses rapaces s’est chargé de les faire fuir. Elles ne se sont réinvitées, prudemment, que plusieurs années plus tard.
Tout au long de sa vie, un jardin reste un écosystème à l’équilibre instable qu’il convient de préserver en adoptant une attitude douce et attentive.